Les hospitalisations longues en psychiatrie
Revue d’épidémiologie et de santé publique, janvier 2017
Plancke L., Amariei A. Les hospitalisations longues en psychiatrie. Revue d’épidémiologie et de santé publique, 2017 ; 2017 ; 65 : 9-16
A consulter sur http://www.em-consulte.com/article/1106096/alertePM
2,6% des personnes hospitalisées en psychiatrie connaissent au moins un séjour de 292 jours ou plus durant la période d’étude ; les journées en séjours longs représentent 22,5% des journées d’hospitalisation à temps complet en psychiatrie. L’analyse bivariée fait apparaître que l’ancienneté dans le dispositif psychiatrique est fortement corrélée au taux d’hospitalisation longue.
Dans le modèle multiniveaux, les variables individuelles les plus associées à l’augmentation du risque d’hospitalisation longue sont la dépendance totale (OR=9,0. IC95% : 6,7-12,2. p<,001), un diagnostic principal de trouble de développement psychologique (OR=9,7. IC95% : 4,5-20,6. p<,001), de retard mental (OR=4,5. IC95% : 2,5-8,2. p<,001), de schizophrénie (OR=3,0. IC95% : 1,7–5,2. p<,001), avoir eu une hospitalisation contrainte (OR=1,7. IC95% : 1,4-2,1. p<,001) et une mesure d’isolement thérapeutique (OR=1,8. IC95% : 1,5-2,1. p<,001). Les variations de taux d’hospitalisation longue selon le type d’établissement sont très élevées, mais la densité en lits d’hospitalisation ou l’intensité de l’activité ambulatoire des services ne sont pas significativement reliés à l’hospitalisation longue. Les habitants d’unités urbaines de petite taille connaissent significativement moins de risque d’hospitalisation longue que ceux des grandes agglomérations. Nous ne trouvons pas d’influence de la défavorisation matérielle et de la défavorisation sociale dans les séjours au long cours.