Enquête exploratoire sur le non-recours aux soins des personnes ayant des troubles dépressifs

SuicideLes troubles dépressifs handicapent la vie des personnes concernées. Ils engendrent des symptômes importants (perte d’appétit, ralentissement psychomoteur, insomnies …) mais ont aussi des répercussions sur la vie sociale de l’individu et peuvent entraîner des passages à l’acte suicidaires.

D’après les données du Baromètre santé 2010, 7,8% des Français de 15 à 85 ans auraient souffert d’un épisode dépressif caractérisé (EDC) lors des 12 derniers mois, alors que 39 % des personnes qui ont signifié avoir souffert d’un EDC n’auraient consulté aucun professionnel de santé, ni structure de soin, ni psychothérapeute (7% parmi ces derniers étaient toutefois traités par antidépresseurs).

Selon des études réalisées sur le non-recours, ces raisons peuvent être la méconnaissance des professionnels de santé, le déni, la méconnaissance des lieux de soins et de leur « gratuité ».

 

  • Identifier les caractéristiques de la population concernée
  • Prendre connaissance et comprendre les raisons du non-recours aux soins
  • Prendre connaissance et comprendre les représentations de la population concernée concernant la dépression, les professionnels de santé, les structures de soins mentaux, les traitements thérapeutiques...
Il s’agit d’une enquête par questionnaire autoadministré sur Internet, diffusé sur certains sites, forums santé et réseaux sociaux. Les premières questions visent à établir si le répondant est positif aux items relatifs aux troubles dépressifs dans l’échelle du Mini ; il est ensuite interrogé sur les recours qu’il a eus, puis sur l’opinion et les représentations qu’il a sur les aides ou traitements disponibles en cas de troubles dépressifs. Le plan d’analyse comportera notamment une comparaison des positifs recourants aux positifs non recourants.

Le non recours aux soins en cas de troubles dépressifs peut constituer une perte de chance pour les personnes concernées ; il met en jeu la perception des troubles, la connaissance des soins et traitements disponibles, ainsi que l’image des soignants et des lieux où ils interviennent. Dans le cadre de son stage à la F2RSM, Emeline Dupuis –étudiante en master professionnel à l’Université de Lille- a mené une enquête en ligne sur les raisons de cette absence déclarée de recours aux professionnels de santé chez des personnes positives à l’échelle du Mini pour les troubles dépressifs. Parmi ces dernières, par rapport aux recourants, ceux qui ne déclarent pas de recours ont moins de symptômes, sont plus nombreux à penser que lorsqu’on est dépressif, déprimé(e), on peut y faire face seul(e) (4 sur 10 vs 2 sur 10), qu’il faut laisser faire le temps (4 sur 10 vs 2 sur 10) et sont moins nombreux à penser que lorsqu’on est dépressif, déprimé(e), un psychiatre peut être utile (5 sur 10 vs 8 sur 10) ou qu’un psychologue peut être utile (7 sur 10 vs 9 sur 10).

Consultez le rapport de stage d'Emeline Dupuis, étudiante en master 2 PPLS, Université de Lille "Non-recours aux soins et troubles dépressifs".

Les principaux résultats de cette étude ont fait l'objet d'un PsyBrèves. Ils devraient contribuer à une meilleure compréhension du non recours des personnes dépressives et pourront contribuer à la définition de nouveaux messages de communication.

Emeline Dupuis, étudiante en master 2 PPLS, Université de Lille

Laurent Plancke, F2RSM Psy Hauts-de-France