Le développement humain à l’échelle des secteurs de psychiatrie (2019)
L’état de santé d’une population est pour partie lié aux conditions sociales d’existence, ou déterminants de santé, facteurs externes aux individus, mais contribuent à leur bien-être ou, au contraire, à la survenue plus fréquente de problèmes sanitaires. L’interrogation de tous les individus d’un territoire sur leurs conditions d’existence étant impossible, les valeurs de celui dans lequel ils vivent (commune, département …) sont utiles pour apprécier le contexte socio-économique dans lequel ils évoluent ; des liens statistiques significatifs sont recherchés entre celui-ci et les variables sanitaires (accès aux soins et à la prévention, morbi-mortalité …)
Depuis une trentaine d’années [1], ont été construits des indices de défavorisation (ou de défaveur), le plus souvent à partir des niveaux de chômage, de revenus et de diplôme ; Pampalon décompose son indice en une composante sociale (monoparentalité, solitude et séparation-veuvage-divorce) et une composante matérielle (faible diplôme, faibles revenus et chômage) [2]. La F2RSM a publié une carte de cet indice à l’échelon des secteurs https://www.f2rsmpsy.fr/fichs/11089.pdf.
L’indice de développement humain (IDH) a été proposé en 1990 par Sen et Ul Haq [3] ; il prend en compte trois composantes : les ressources économiques, les ressources éducatives et les ressources sanitaires. L’IDH est un indice composite, calculé par la moyenne de trois indices mesurés respectivement par le revenu, la durée de scolarisation et l’espérance de vie à la naissance. Il est compris entre 0 (développement nul) à 1 (développement excellent).
En 2018, le Conseil régional Hauts-de-France a repris les calculs de l’IDH [4], construit comme précisé dans le tableau ci-dessous
Dimensions du développement humain |
Variables choisies |
Mode de calcul |
Santé |
Complément de l’indice Comparatif de mortalité (ICM toutes causes) |
Indice de santé = 1- [(ICM – min) / (max – min)] |
Éducation |
Pourcentage de la population âgée de plus de 15 ans sortie du système scolaire diplômée (Minimum CAP-BEP) |
Indice d’instruction = (pourcentage de la population diplômée – min) / (max – min) |
Niveau de vie |
Revenu disponible médian des ménages par unités de consommation (UC) |
Indice de niveau de vie = [log (revenu médian / uc) – log (min)] / [log (max) – log (min)] |
Source : [4]. ICM : indice comparatif de mortalité. Min : valeur minimale. Max : valeur maximale. UC : unité de consommation.
La carte fait apparaître de grands territoires avec de très faibles valeurs d’IDH :
- dans l’ancien minier, de Béthune (62G10) au Valenciennois (59G30)
- à l’est de la région : d’Avesnes-sur-Helpe (59G41) à Laon (02G04) et de Caudry (59G37) à Hirson (02G01)
- à l’ouest, une large bande verticale du Montreuillois (62G05) à Breteuil (60G04), incluant l’Abbevillois (80G06) et le secteur de Friville-Escarbotin (80G01)
- au centre de la Somme, avec le secteur de Péronne (80G05)
Les zones avec des valeurs exprimant un meilleur développement sont situées :
- autour de Lille, avec les zones de Loos-Haubourdin (59G08), une partie des secteurs d’Armentières (59G07) et de la vallée de la Lys (59G18), du sud du Seclinois (59G09), de Seclin (59G10), du nord du Somainois (59G25)
- dans les secteurs d’Arras, d’Aulnoye-Aymeries (59G38)
- autour d’Amiens (80G02 et 80G04)
- dans une large partie sud de l’Oise, à l’exception notable de Creil
Dans l’Aisne, hormis au nord de Laon où les communes connaissent le plus souvent de très faibles indices de développement humain, les secteurs sont très contrastés, les communes ayant souvent des valeurs d’IDH éloignées de celles de leurs voisines (carte en mosaïque).