Le recours aux médicaments psychotropes dans les Hauts-de-France en 2019

Mode#le-cartouche-A-la-Une-Psy-breves-11Les recours aux médicaments psychotropes sont très fréquents en population générale ; une femme sur 2 (19,9%) a connu une délivrance au moins une prescription d’anxiolytiques, plus d’une sur 10 (11,6%) un antidépresseur. Chez les hommes, ces proportions sont à peu près 2 fois moins élevées (11,1% d’utilisateurs d’anxiolytiques et 5,5% d’antidépresseurs). Les hypnotiques sont utilisés par environ 1 homme sur 20 (4,7%) et une femme sur 14 (7,0%). Les antipsychotiques quant à eux concernent environ une personne sur 50 (1,9% des hommes et 1,8% des femmes).

Le recours aux médicaments psychotropes dans les H

Part de la population ayant reçu une délivrance de 4 classes de médicaments psychotropes selon le sexe et la classe d’âge. Hauts-de-France. 2019.

Source : SNDS, Sniiram 2019 – Traitement : F2RSM Psy. Courbes lissées.

Méthodologie

Les lignes de médicaments psychotropes présentés au remboursement (lors de leur délivrance en officine privée) ont été extraites pour les assurés des principales caisses d’assurance-maladie résidant dans les Hauts-de-France en 2019 et 2020.

Les effectifs d’assurés ayant connu au moins un remboursement sont présentés, par classe d’âge quinquennale et classe de médicaments : anxiolytiques (codes ATC[1] N03A), antidépresseurs (N06A), hypnotiques (N05C), antipsychotiques (N05A). Les taux de délivrance ont été calculés en rapportant le nombre d’utilisateurs au nombre d’habitants des Hauts-de-France).

L’année 2020 ayant été marquée par une crise sanitaire majeure, ayant entraîné une hausse importante du recours aux psychotropes (1), ce sont les données de 2019 qui sont le plus souvent présentées ; un chapitre présente cependant les évolutions observées chez les âgés entre ces 2 années.

Limites de l’indicateur

Certaines caisses n’étant pas présentes dans le SNDS. D’autre part, les personnes hospitalisées ou en institution ne sont pas prises en compte. Les taux d’utilisation présentés sont légèrement sous-estimés.

C’est l’assuré qui est considéré lors de la délivrance du médicament en officine. Le médicament n’est cependant pas forcément utilisé ; il peut par ailleurs l’être par un tiers (parent).

Les recours aux médicaments psychotropes étudiés sont plus élevés chez les femmes que chez les hommes, sauf pour les antipsychotiques.

Les taux d’utilisation augmentent avec l’avancée en âge pour les anxiolytiques, les antidépresseurs et les hypnotiques ; pour les 2 premières classes, la hausse est régulière, jusqu’à la soixantaine pour les hommes, jusqu’à la cinquantaine chez les femmes. Les niveaux d’usage connaissent ensuite un repli, et reprennent leurs hausses jusqu’à la fin de la vie : les taux les plus élevés sont enregistrés chez les personnes de 85 ans et plus, le record étant atteint pour les anxiolytiques (près de 3 hommes sur 10 -28,2%- et 4 femmes sur 10 -38,6%- y recourant).

Très élevés en France, les niveaux d’usage des anxiolytiques, hypnotiques et antidépresseurs augmentent encore durant la pandémie de Covid durant les années 2020 et 2021 (1).

1.         Weill A, Drouin J, Desplas D, Cuenot F, Dray-Spira R, Zureik M. Covid-19 : usage des médicaments - rapport 6 [Internet]. Epi-Phare; 2021 mai [cité 21 janv 2022]. Disponible sur: https://www.epi-phare.fr/rapports-detudes-et-publications/covid-19-usage-des-medicaments-rapport-6/


[1] Classification anatomique, thérapeutique et chimique (ATC)