21 juin 2023
Sortie du rapport "Réduction des risques et des dommages en milieu pénitentiaire - attentes et représentations"

46979429Ce rapport présente les résultats de l’étude « Réduction des Risques et des Dommages en milieu pénitentiaire – attentes et représentations ».  L’objectif de cette étude est de décrire et d’interpréter, au moyen d’une enquête qualitative, les enjeux que rencontre le déploiement de pratiques et dispositifs de RDRD dans la région Hauts-de-France. L’enquête a pris place dans trois établissements pénitentiaires de la région et repose sur un échantillonnage amenant à confronter les positions, représentations et pratiques de plusieurs groupes d’acteurs : personnes détenues, professionnels du  soin, de la santé et de l’accompagnement, professionnels de la sécurité. 47 entretiens semi-directifs ont ainsi été menés entre mars 2021 et avril 2022. L’enquête a pour objectif d’identifier les vecteurs et les freins au déploiement de pratiques et de dispositifs de RDRD.

L’étude a été financée par l’Agence Régionale de Santé des Hauts-de-France (ARS) et portée par la F2RSM Psy (Fédération Régionale de Recherche en Psychiatrie et Santé Mentale des Hauts-de-France) à partir d’une initiative d’Emmanuel Luneau et d’Anne-Sophie Ternois. Elle a été pilotée et supervisée par Thomas Fovet et Marielle Wathelet et réalisée par Joël Charbit. L’élaboration de la méthodologie et le recueil des données ont fait l’objet d’un travail en commun avec Lucas Dupont, dans le cadre du Comité de coordination régionale de lutte contre les IST et le VIH des Hauts-de-France (COREVIH). Mélanie André a contribué à la retranscription d’une partie du corpus d’entretiens.

Les principaux résultats de l’étude sont les suivants :

Compte tenu des consommations repérées en détention, un besoin fort de matériel de réduction des risques et des dommages (RDRD) est exprimé par les équipes de soin, mais également, bien que de manière plus minoritaire, par les personnes détenues.

• Outre la question du matériel de RDRD, un besoin important de prévention individuelle et collective est affirmé tant par les équipes soignantes que par les personnes détenues.

• Les représentations de la RDRD, et, au-delà, de l’addiction et des destinataires de l’action restent largement conflictuelles entre mondes du soin et de la sécurité.

• En l’absence d’un cadre normatif clair et facilitant, c’est principalement par le biais de négociations informelles que la mise en place de matériel de RDRD est susceptible d’avoir lieu.

• La stigmatisation omniprésente des personnes détenues présentant des problématiques addictives constitue un risque important que la transposition de pratiques de RDRD en milieu carcéral ne peut ignorer.

• Cette stigmatisation est de nature à détourner une partie des personnes détenues du suivi et de l’inscription dans des programmes de RDRD.

• Les équipes de soin elles-mêmes sont inégalement porteuses de pratiques et de principes d’actions

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