Depuis le 1e octobre, un numéro national de prévention du suicide est mis en place pour écouter, orienter et informer les personnes souffrant d’idées suicidaires, leurs proches, les personnes endeuillées à la suite d’un suicide et les professionnels en contact avec des personnes en souffrance.
Confidentiel et gratuit, le 3114, numéro national de prévention du suicide, permet de répondre aux besoins immédiats des personnes en recherche d’aide : écoute, évaluation, intervention, urgence, orientation ou accompagnement. Il s’adresse également aux professionnels en contact avec des personnes en détresse ou en quête d’information sur le suicide et sa prévention.
Ce nouveau dispositif vise à réduire le nombre de suicides en France en offrant aux citoyens en grande souffrance une ligne téléphonique qui apporte une réponse professionnelle, 24h/24 et 7j/7, en lien avec les acteurs du territoire pour une prise en charge adaptée à chaque situation.
SA MISSION
Organisation locale
En Métropole et Outre-Mer, des professionnels hospitaliers (infimier·e.s et psychologues, sous la supervision d’un médecin spécialiste) assurent, à partir du 1er octobre 2021, la continuité de la réponse 24h/24 7j/7 au sein de 10 centres répartis en région. À terme, 7 centres supplémentaires seront opérationnels.
Si les intervenants du centre régional sont tous en ligne, l’appel sera mis temporairement en attente ou transféré au centre disponible le plus proche. Au niveau national, tous les centres sont connectés et partagent un même annuaire de ressources afin d’apporter une réponse rapide et de proximité. Ce fonctionnement garantit également la continuité du service 24h/24 7j/7 sur l’ensemble du territoire français.
Le contexte
Avec l’ouverture du 3114, la France complète sa stratégie nationale de prévention du suicide impulsée par la feuille de route - Santé mentale et psychiatrie 2018.
National
Conformément à la préconisation de mise en place d’une stratégie globale de prévention du suicide de l’Organisation Mondiale de la Santé, la France propose dorénavant quatre axes complémentaires, associant largement personnes concernées, associations, experts, chercheurs et professionnels de première ligne :
Des formations : formation à la prévention du suicide de professionnels de santé (évaluation du potentiel suicidaire et intervention de crise suicidaire) et le déploiement de réseaux Sentinelles ; formation des médecins généralistes à la prise en charge de la dépression, incluant le repérage du risque suicidaire,
Régional
Le cadre de déploiement de cette stratégie est défini par le Ministère des solidarités et de la santé. Les Agences Régionales de Santé (ARS) déclinent la stratégie au niveau local, en l’adaptant aux spécificités de leur territoire.
Quelques notions sur le suicide
Parfois nos problèmes sont si intenses qu’ils épuisent nos ressources et nous avons du mal à maintenir notre équilibre psychique : violences sexuelles, agressions, perte d’emploi, soucis d’argent, maladie psychique ou somatique, dépendance, harcèlement, deuil…
Des idées de dévalorisation peuvent alors apparaître : « Je suis bon à rien », « Je suis une incapable ».
Puis l’accumulation d’événements douloureux peut ensuite générer un niveau de souffrance intense qui finit par dépasser les capacités d’adaptation et devient insoutenable : les idées suicidaires émergent : « Si je n’étais pas là, ma famille s’en porterait mieux ».
Dans certains cas, nous trouvons des solutions qui s’avèrent insuffisantes ou inefficaces pour soulager notre souffrance. Nous pouvons alors nous sentir désespéré et incapable de voir d’autres alternatives à nos problèmes que la mort. C’est ce que l’on appelle la crise suicidaire.
Et lorsque le niveau de souffrance devient critique, un dernier événement peut déclencher le passage à l’acte. Cet événement est appelé « facteur précipitant ».
Pourtant, ce processus n’est pas irréversible ; on peut sortir d’une crise suicidaire à tout moment. Dès lors que la détresse est apaisée, les idées suicidaires disparaissent.
Mais pour une personne qui présente des pensées suicidaires, il est souvent très difficile d’oser en parler à un proche, par peur du jugement, d’inquiéter ou d’être un poids pour les autres. Pourtant, avoir quelqu'un à qui parler peut faire une grande différence. C’est pourquoi, à tout moment, il est important de contacter un professionnel du 3114, le numéro national de prévention du suicide afin d’envisager ensemble un accompagnement approprié permettant de trouver des ressources auxquelles on n’avait pas encore pensé jusqu’à présent.